Isoler sa maison de manière écologique
Isoler sa maison est à la fois une bonne mesure d’économie, et un acte écologique en soi : en consommant moins d’énergie pour se chauffer (ou se rafraîchir, dans les pays chauds), on diminue son impact environnemental. On peut aller plus loin et se demander quels sont les modes d’isolations dont l’empreinte carbone est la plus faible. Et là, les sites des constructeurs et des spécialistes sont étrangement muets !
Petit tour des différents modes d’isolation thermique, avec des éléments de réflexion sur leur « coût » global.
Le plus isolant des matériaux : l’air
C’est parce qu’il isole presque parfaitement qu’on utilise l’air dans les bouteilles thermos. Malheureusement, pour être vraiment efficace, l’utilisation de l’air est difficile : rien de plus simple que de transformer de l’air isolant en courant d’air refroidissant. L’air doit donc être empêché de circuler (les bouteilles de thermos, pour filer la comparaison sont « sous vide »), ce qui implique des doubles murs avec un espace intermédiaire, donc une construction nettement plus importante, et une emprise au sol beaucoup plus large. L’épaisseur des murs joue aussi, et les constructions traditionnelles dans les pays chauds peuvent présenter deux murs d’un mètre d’épaisseur, avec un vide de vingt centimètres. Au prix du mètre carré de terrain en région parisienne, on choisira une autre solution !
L’empreinte carbone à la construction dépend des matériaux utilisés, mais elle est globalement assez lourde, puisqu’il va falloir monter deux fois les murs, creuser des fondations plus larges, etc. Ces activités consomment de l’énergie.
Bardages, coffrages et doublages
L’idée de base de tous ces systèmes, qu’ils s’utilisent en isolation thermique par l’extérieur ou à l’intérieur, c’est de rajouter sur le mur une couche de matériau isolant, plus ou moins épaisse, et éventuellement dissimulée par une surface décorative.
Nettement plus légères à monter qu’un double mur, leur emprise au sol est aussi nettement plus faible, elles présentent donc un coût financier nettement plus abordable.
Isolation traditionnelle avec l’enduit au chanvre et à la chaux
Dans le domaine traditionnel, le chanvre mélangé à la chaux est très apprécié. C’est une solution uniquement à base de matériaux naturels. On utilise le centre de la tige, qu’on appelle chènevotte et qui est un résidu, délaissé par les utilisations traditionnelles (textile, cordage). Le matériau composite est donc écologique, avec une empreinte carbone faible. Le résultat est souvent très esthétique, l’enduit est lisse, et il peut être coloré comme on le souhaite : le meilleur exemple en est les maisons à colombages alsaciennes, avec leurs palettes variées.
Le mélange de chaux et de chanvre n’est pas suffisant pour isoler correctement une maison en climat froid. Il doit être complété par une isolation interne, qui va prendre de l’espace sur les surfaces habitables.
Isolation moderne, avec des matériaux isolants
On a donc développé une technique de sur-habillage des façades, qui permet pour des maisons déjà construites, de mettre en place une isolation très efficace, sans frais excessifs. Elle consiste à rajouter sur la façade des panneaux de matériaux isolants, qui vont être fixés par des chevilles ou par des tasseaux, et recouvert par un bardage décoratif.
Elle est assez légère à mettre en place, bien qu’elle nécessite souvent des modifications (rallongement du toit, déplacement des gouttières, aménagement des volets). Son empreinte carbone dépend totalement du matériau utilisé : entre un polystyrène ou une laine de verre, par exemple, la « facture » écologique est différente. Il faut aussi penser aux autres inconvénients éventuels du matériau (une laine de verre, par exemple, est plus dangereuse en revêtement interne qu’utilisée en isolation externe).
En conclusion, l’isolation la plus écologique, c’est celle qui se pense à la construction, en choisissant des matériaux adaptés, en évitant les énormes surfaces vitrées. Pour les maisons existantes, de nombreux critères de choix entrent en ligne de compte, mais, quelle que soit l’empreinte carbone de la solution choisir, l’isolation est globalement positive, par les économies d’énergie qu’elle permet !